Célébrez la Déesse, la plus auguste des Déesses !
Honorée soit la Dame des peuples, la plus grande des dieux !
Célébrez Ishtar, la plus auguste des déesses,
Honorée soit la Souveraine des femmes, la plus grande des dieux!
- Elle est joyeuse et revêtue d'amour.
Pleine de séduction, de vénusté, de volupté !
Ishtar-joyeuse revêtue d'amour,
Pleine de séduction, de vénusté, de volupté !
- Ses lèvres sont tout miel ! Sa bouche est vivante !
À Son aspect, la joie éclate !
Elle est majestueuse, tête couverte de joyaux :
Splendides sont Ses formes ; Ses yeux, perçants et vigilants !
- C'est la déesse à qui l'on peut demander conseil
Le sort de toutes choses, Elle le tient en mains !
De Sa contemplation naît l'allégresse,
La joie de vivre, la gloire, la chance, le succès !
- Elle aime la bonne entente, l'amour mutuel, le bonheur,
Elle détient la bienveillance !
La jeune fille qu'Elle appelle a trouvé en Elle une mère :
Elle la désigne dans la foule, Elle articule son nom !
- Qui ? Qui donc peut égaler Sa grandeur ?
— Hymne d'Ammi-ditana de Babylone à Ishtar, traduction de J. Bottéro
Références artistiques
Ishtar
Judy Chicago - The Dinner Party
Références historiques
Himat (né en 1960), Letters to Ishtar 2000-2010. L'artiste a demandé à sept poètes d'écrire une lettre à la déesse babylonienne de l'amour et de la guerre. Les poèmes, qui reflètent l'exil d'Himat en France, sont présentés en une cinquantaine de livres au format leporello.
Sources bibliographiques
Le culte à Ishtar/Inanna
Symboles et mythologie
À Berlin, il y a une reconstruction du portail d'Ishtar grâce au matériel trouvé dans les fouilles de l'archéologue Robert Koldewey, entre 1902 et 1914.
The Babylonian Marriage Market est une peinture de 1875 par le peintre britannique Edwin Long où de jeunes femmes sont vendues aux enchères en vue d'être mariées.
Inanna par Michel Mandurino
Représentations
Image extraite du livre Ishtar et Izdubar, l'épopée de Babylone par Leonidas Le Cenci Hamilton. (1884)
Bilge Friedlaender's (turco-américaine, 1934-2000), dans la série d'œuvres sur Gilgamesh, qui comprenait des sculptures en papier faites à la main. Friedlaender a exposé l'histoire du roi sumérien qui a coupé la forêt sacrée de cèdres en quête de gloire. Elle a remis en question le mythe du héros masculin et a revendiqué une déesse féminine, Ishtar, comme métaphore de "l'éveil de la conscience féminine".
Representation d'Inanna dans les BD Marvel
Ishtar dans Sandman par Neil Gaiman
Il est bien connu que tu es immense comme le ciel,
Il est bien connu que tu es vaste comme la terre,
Il est bien connu que tu détruis les pays rebelles,
Il est bien connu que tu cries contre les terres ennemies,
Il est bien connu que tu brises les crânes,
Il est bien connu que tu dévores les cadavres comme un chien,
Il est bien connu que ta face est redoutable,
Il est bien connu que tu jettes des regards furieux,
Il est bien connu que tes yeux sont chatoyants,
Il est bien connu que tu es obstinée et désobéissante,
Il est bien connu que tu remportes la victoire (v.123-132).
(prêtresse Enheduana)
Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, toute parée d’or, de pierres précieuses et de perles; elle avait dans la main une coupe d’or remplie d’abominations, avec les impuretés de sa prostitution. Il y avait sur son front un nom écrit, un mystère : «Babylone la Grande, la mère des prostitutions et des abominations de la terre.» (Segond, 1989: 17.4-5)
Véronique Grandpierre : Sexe et amour de Sumer à Babylone (Folio) / Les cahiers européens de l’imaginaire Février 2012 Dossier L’Amour (CNRS Editions)
Women of Babylon: Gender and Representation in Mesopotamia, Zainab Bahrani
When the gods copulated: sexuality of the goddess Inanna in the Ancient Near East,
Simone Aparecida Dupla
Charpin, D. 2017. Les temples d’Ištar, des « maisons de plaisir » ? In La vie méconnue des temples mésopotamiens. Paris : Les Belles Lettres. doi :10.4000/books.lesbelleslettres.110
Pottier-Plaziat, Juliette. Le féminin sacré en mésopotamie: à la découverte de l'ingouvernable Inanna. Femmes ingouvernables: postures créatrices. Cahier virtuel. No 5. En ligne sur le site Quartier F. https://quartierf.org/fr/article-dun-cahier/le-feminin-sacre-en-mesopot…
Ode à Ishtar dans la planète des délices
Dans le cadre du cours "Art Queer" par Emmanuel Guillaud, pour la recherche artistique autour des désirs, je me suis intéressée par Ishtar, la divinité majeure de la Mésopotamie, vénérée chez les peuples Akkadiens, Babyloniens et Assyriens dans L'Antiquité.
Controversée, Ishtar est une Déesse de double caractère, à la fois déesse de l'amour de la sexualité et de la création et à la fois déesse de la guerre, de la conquête et de la destruction. Elle personnifie l'univers, la nature, la vie et la mort au même temps, elle est responsable par le chaos et par l'équilibre.
Dans la Bible, elle a été décrite comme la "Grande prostituée Rouge" et une abomination, vision déformée et chargée de préjugé sur la religiosité de l'autre. L'éternelle célibataire, Ishtar incarne un archétype du féminin libre et subversif, loin de toute tutelle masculine, dans la logique inverse d'une société patriarcale.
Dans ses temples, le plaisir physique était le moyen d'y accéder à l'ordre divin. L'extase et la jouissance de toutes les sortes étaient le but principal dans les cultes et les rituels à la déesse. Inspiré par mes recherches sur cette divinité antique, j'ai réalisé une vidéo afin de créer une narrative et un imaginaire autour de ses symboles.
De plus à la recherche théorique et iconographique publiée sur ce site, mon objectif a été d'utiliser, d'associer et de détourner des extraits de films, documentaires et found footage trouvées sur internet dans autre contexte pour faire allusion à l'imaginaire au tour d'Ishtar, mais aussi récréer cet imaginaire à ma manière.